Bienvenus et bonne lecture sur BO ''jours''
 
   
 
??? MÉCANIQUE TRANSCENDANTALE ???
Nouvelle rubrique, nouveau ton, nouvelle plume... Bonjour à tous, ne fuyez pas (tout de suite) à la lecture du titre de la rubrique. Maîtrisez votre crainte.
Il s’agit, vous l’aviez deviné, de mêler dans notre mag préféré, la philosophie et la mécanique. Non, j’ai bien dit ne partez pas tout de suite ! Laissez-moi une chance.
Esprit décalé, humour sarcastique mais attendrissant, remarques grinçantes mais respectueuses sont des ingrédients bienvenus. Allez, on fait un essai.
Socrate et la Bol d’Or, ou De la distribution, par Plartin
Dialogue de l’ère postérieure, pourrait être apocryphe.

Socrate, Poitomarque, Aldante, Nanardème, Nounousis, Plartin


Sur les hauteurs des collines athéniennes, Socrate contemplait le chemin en lacets qui menait au Parthénon. Il était accompagné, dans sa méditation par Poitomarque, Aldante, et Plartin.

Aldante (toujours prêt à noter les paroles de Socrate pour le bulletin qu’il diffusait) lui demanda : « À quoi penses-tu Socrate ? »
Socrate : « Je vois ces lacets et mon esprit s’emballe. En les voyant, j’entends les oracles. Un jour viendra où elle sera honorée par les Dieux. »
Aldante : « Quel honneur les Dieux feront-ils à ce chemin ? »
Socrate : « Les Dieux seuls le savent, mais ils le décideront en goûtant le nectar».
Aldante : « Et ils boiront ce nectar dans un Bol d’Or qu’il porteront à leurs lèvres divine».
Poitomarque (intervient parce qu’on parle de nectar et qu’il est un peu « gourmand », pardon « gourmet ») : « Cet oracle marquera les temps et longtemps l’on dira que le Nectar jaillira du Bol d’Or ».
Plartin (qui aimait les mots... et en faire) dit alors : « Pour tout ceux qui aimeront le nectar, Bol d’Or sonnera à jamais comme une star (1)».

Tout à coup, nos amis virent au pied de la montée, s’élever un nuage de poussière duquel émergea un objet ressemblant à une voile en bois.

 

 
L’incident était inhabituel et éveilla un sentiment d’inquiétude.

Socrate : « Ne soyez pas inquiet, je crois reconnaître Nounousis ».
Poitomarque : « Oui, moi aussi je crois que c’est lui. »
Aldante : « C’est vrai, il n’y a que lui pour faire autant de poussière. »
Plartin : « Il a juré qu’il ne serait plus jamais touché par le Dieu Éole auquel il fait la guerre ».
Socrate : « Depuis il ne se déplace plus qu’avec une grande protection devant lui. C’est Rickmanidès, un artisan d’Athènes qui lui a confectionné ce bouclier. »
Poitomarque : « Rickmanidès, celui qui a fabriqué les remparts contre Carthage sur le port du Pirèe ? »
Plartin : « Oui, lui-même. »

Après l’arrivée de Nounousis, nos amis attendirent que la poussière se dissipe et reprirent leur méditation.

Socrate : « Aldante, peux-tu me dire ce que c’est que la justice ? »
Aldante : « Mais Socrate, rien de plus facile. La justice, c’est donner à chacun ce qui lui est dû. »
Plartin : « La justice est donc celle de la juste distribution ? »
Aldante : « Oui, il n’y a rien de plus simple. »
Socrate : « Mais alors, les pauvres sont ceux qui ne méritent rien de plus que ce qu’ils ont ? »
Poitomarque : « Socrate, cela nous ne pouvons le dire. »
Nounousis : « Voilà qui est vrai. Il est injuste qu’il existe des riches et des pauvres ».
Socrate : « Oui mes amis, s’il est injuste qu’il y ait des riches et des pauvres, alors la justice n’est pas distributive. »

 

 
Alors que nos amis se trouvaient dans une impasse, Nanardème surgit de derrière une colonne. Il aimait à d’abord laisser les autres exposer leurs pensées avant que de venir à leur secours par un génie qui n’appartient qu’à lui.

Nanardème : « Prise en elle-même, la justice distributive est injuste. C’est la distribution qu’il faut caler pour que celle-ci ne soit pas injuste. »
Socrate : « Peux-tu nous éclairer Nanardème ? »
Nanardème : « Une juste distribution nécessite d’abord un savant mélange qui ne doit être ni pauvre ni riche : il faut donc ouvrir les portes de la Cité juste ce qu’il faut. Une fois ce flux de la richesse réglé par l’a-vis sage, il faut que la Cité laisse entrer autant qu’elle laisse sortir : l’admission doit être égale à l’échappement. C’est la condition de l’égalité. »
Plartin : « Mais comment obtenir cette égalité ? »
Poitomarque : « Comment la mesurer ? »
Nanardème : « Comme nous aimons la nature, aidons-nous de ce qu’elle nous donne. Regarde cet arbre devant lequel se repose Nounousis (réputé pour ses siestes). À chaque bosse de son tronc correspond un niveau d’entrée et d’expulsion ».
Socrate : « C’est l’arbre à bosses (2) qui permet la juste mesure et cette mesure est naturelle : Nanardème, ton discours me plaît. »
Plartin : « Oui. La justice ne doit ni être trop pauvre, ni trop riche, mais bien calée par égalité de l’admission et de l’échappement que l’on mesure naturellement grâce à l’arbre à bosses. À cette condition seulement la distribution peut être juste. »

Cette nouvelle connaissance acquise, nos amis se séparèrent heureux.

         
- 1 : De célèbres historiens du siècle dernier, comme Michel par exemple, accrédite à cette parole l’origine du nom d’une moto célèbre.
- 2 : Cet arbre corinthien est aujourd’hui bien connu des botanistes sous le nom d’arbre à cames.


 
 
 
 
 
 
 
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